Une nouvelle tendance est née sur les réseaux sociaux : le deinfluencing. Elle modifie les codes de l’influence et concerne particulièrement les pratiques des influenceurs qui travaillent dans le domaine des cosmétiques et de la mode. Le changement n’est pas sans impact sur la stratégie marketing des marques.
Les événements qui ont secoué le monde de l’influence ces derniers mois ont fait des vagues sur les réseaux sociaux. En effet, après que l’affaire Magali Berdah et le rappeur Booba ait abouti à la législation du métier d’influenceur, de nombreux influenceurs ont voulu redorer l’image du secteur. Ce vent de changement a donné naissance à une nouvelle tendance que l’on appelle le deinfluencing.
Le deinfluencing : la tendance du moment sur les réseaux sociaux
Si on avait l’habitude de voir les influenceurs faire l’éloge d’un produit sur les réseaux sociaux, le deinfluencing ou la désinfluence vise à faire l’inverse. Comme son nom le sous-entend, cette nouvelle pratique des influenceurs consiste à déconseiller un produit sur les réseaux sociaux. La tendance est apparue au début de l’année pour dénoncer la surconsommation et les techniques employées par les « influvoleurs », le fait qui discrédite le plus les influenceurs aujourd’hui. Suite aux conflits, beaucoup d’influenceurs préfèrent désormais abandonner ce titre pour se faire appeler « créateurs de contenus ».
Le hashtag #deinfluencing a déjà accumulé plus de 300 millions de vues au mois de mars dernier sur TikTok où il est très présent. Actuellement, la désinfluence concerne surtout les produits cosmétiques, notamment les publications sur le soin de la peau, le maquillage et la coiffure. Elle touche également l’univers de la mode et la tendance n’épargne pas les marques qui oeuvrent dans ces domaines. Désormais, il faudra non seulement choisir avec soin son créateur de contenu mais en plus, il faudra davantage faire preuve de transparence et de responsabilité pour pouvoir atteindre le public cible.
Une nouvelle stratégie marketing ?
L’adoption du deinfluencing par les influenceurs résulte en grande partie des avis du public concernant le métier d’influenceur. D’après une étude de Reech, la majorité des internautes (68%) dénoncent l’arnaque dans l’univers de l’influence. Pour une influence plus éthique, le public est contre les corps retouchés et les modes de vie artificiels. Il prône la transparence des partenariats ainsi que la consommation responsable.
Compte tenu de ces attentes, les désinfluenceurs et les marques peuvent donc surfer sur de nouvelles valeurs. Cependant, il faut dire que cette nouvelle tendance est aussi un moyen pour ces derniers de se mettre en avant par rapport à l’algorithme de TikTok. Par ailleurs, certains influenceurs peuvent aussi déconseiller une marque pour mettre en avant une autre plus tard. Si ces possibilités peuvent remettre en question les bonnes intentions des désinfluenceurs, la prise de conscience déclenchée par les précédents évènements a déjà apporté des changements dans l’univers de l’influence et devrait rendre le métier plus professionnel et responsable.
Afin de ne pas faire l’objet d’un deinfluencing, les marques ont donc intérêt à proscrire l’incitation à la surconsommation et à proposer du contenu authentique à son public. D’ailleurs, la loi récemment adoptée concernant le métier d’influenceur pose déjà les bases et les limites de la coopération entre les marques et les influenceurs (ou désinfluenceurs) dans leur propre intérêt et celui des consommateurs.